elle date de 1982...je la conserve dans un coin de l'atelier...
de par mon "métier" de menuisier/charpentier j'ai, à cette époque, plus travaillé le bois ...j'avais fait quelques incursions dans le travail de la pierre...mais il a fallut ma décision d'abandonner un début de carrière artistique pour que je puisse aborder la sculpture comme moyen d'expression et non comme un "métier" (vers 1996...date du "chantier de l'inutile" pour en savoir plus...http://humain.hautetfort.com/sur-le-lot.html)
pour beaucoup, mon cheminement est associé à l'art brut...
pour ma part, je crois plutôt comme le disait Joseph Beuys que "chaque homme est un artiste" ...
si je m'exprime en taillant des matériaux, je ne tiens plus aujourd'hui à faire la démonstration d'un "beau travail" ni d'un "travail titanesque"à la manière de Ferdinand Cheval ...rien de tout cela ...
je voudrais tordre le cou à la notion de travail ...
Ce temple de l’immobilité ne représente pas pour moi une tâche à réaliser...
étymologiquement, le mot travail vient de trepallium: instrument de torture ...
si je publie aujourd'hui la photo de cette première pierre, c'est simplement pour signifier que le premier jet, l'impulsion de départ est bien souvent fragile...il faut savoir arrêter ses gestes pour conserver l'innocence créative, laisser à la pensée des "regardeurs" la faculté de rêver cette œuvre autrement.
Le chemin qu'il faut prendre pour laisser quelques traces sur cette terre est parfois complexe....parfois nous allons jusqu'au bout des choses mais cela non plus, ce n'est pas un critère satisfaisant pour moi...
je ne recherche pas la perfection...